De l’île «originaire» à l’île en tant qu’ «origine seconde»: une évolution de l’imaginaire de l’île chez Jean Echenoz

  • Alexandru Matei Lumina – The University of South-East Europe

Resumo

Dans cette étude, nous nous proposons d’analyser les représentations des espaces insulaires dans quelques romans de Jean Echenoz en termes d’imagination littéraire. L’insularité traverse la littérature de Jean Echenoz de manières multiples et variées notamment dans Le Méridien de Greenwich (1979) et Nous trois (1992). Quoique considéré un auteur “impassible” et “post-moderne” par les critiques qui le font entrer dans “l’école de Minuit” des années 1980, Jean Echenoz sait écrire la solitude essentielle de l’être humain et offrir, dans sa littérature, les moyens d’y pallier. Dans ses romans, l’île n’est pas tant une référence géographique, mais aussi la marque d’une géographie intérieure, investie ontologiquement. Elle représente un espace transitif, un passage et une frontière au-delà desquels tout ce qui est immédiatement donné devient l’objet du doute et par conséquent un objet de conscience. Mais l’île révèle aussi l’espace en tant qu’existence et marque un sursis au cours des courses que les personnages ne cessent de multiplier. Elle est une sorte d’ “espace transcendantal” – et c’est cette dimension de l’île que nous nous proposons d’explorer. L’île devient ainsi pour le lecteur des romans de Jean Echenoz un embrayeur de réflexion.

Publicado
2013-01-01